I°)
Définition :
Les brûlures sont des lésions tissulaires
provoquées par la chaleur, l’électricité, les radiations et les substances
chimiques.
II°) Les causes :
A)Brûlures par agent thermique :
a)Brûlures par flamme :
Ø Accident professionnel.
Ø Accident domestique.
Ø Accident de la voie publique.
b)Brûlures par liquide :
Ø L’eau, le thé, l’huile……etc.
Ø Elles sont dues aux accidents domestiques et très fréquentes
chez les enfants.
c)Brûlures par contact :
Ø Avec un métal en fusion ou contact avec un corps chaud. ( Fer à
repasser, cuisinière….)
Ø Ce type d’accident se rencontre chez les épileptiques.
d)Brûlures par gaz incandescent (qui est en feu ) :
L’inhalation de gaz incandescent entraîne
des brûlures de la bouche et des voies respiratoires, responsable d’une
détresse respiratoire aiguë et d’un état de choc.
B)Brûlures électriques
Par contact avec un courant
électrique :
Ø L’intensité tue.
Ø La tension brûle. ( voltage)
C)Brûlures chimiques :
Par les acides et les basiques pouvant
entraîner des brûlures de la bouche, de l’œsophage et de l’estomac.
D) Brûlures par radiations :
Les rayons ultraviolets, les substances
radioactives et les rayons X.
III°) Physiopathologie :
Deux théories
s’affrontent :
1)La théorie capillaire :
La perméabilité vasculaire avec
passage du liquide du milieu vasculaire vers le milieu extracellulaire. Cette
théorie avec passage du liquide du milieu plasmatique vers le liquide
extracellulaire se rencontre dans les 2ème
48 heures chez le brûlé.
Translation liquidienne
PLASMA LIQUIDE EXTRACELLULAIRE
2) Théorie tissulaire ou
cellulaire :
Caractérisée par le passage
et translation liquidienne du liquide extracellulaire vers les cellules. Dans
un premier temps, il y’a passage du liquide isotonique interstitiel pur, puis
dans un deuxième temps il y’a passage du liquide isotonique plus du sodium dans
les cellules.
Liquide extracellulaire les cellules
IV°)Classification des brûlures :
1)Selon la profondeur :
Elle conditionne surtout le pronostic
fonctionnel ; on distingue :
Ø
Les brûlures du premier
degré : simple rougeur de la peau.
Ø
Les brûlures du deuxième
degré : Présence de phlyctènes.
Ø
Les brûlures du troisième
degré : escarre insensible non douloureuse.
2)
Selon l’étendue :
Selon la
règle des 9 de WALLACE à savoir :
Ø
9% pour la tête et le cou.
Ø
9% pour chaque membre
supérieur.
Ø
18% pour chaque membre
inférieur.
Ø
18% pour chaque face du
tronc.
Ø
1% pour les organes
génitaux externes.
Selon l’U B S : (Unité burn of surface). On prend en considération
à la fois la profondeur et l’étendue.
Exemple : un brûlé à 50% dont 30% du 1er degré et 20% du 2ème
degré :
L’U B S = (50 + (20 x 3) = 50 + 60 =
110 U B S.
Ø
De O à 50 U B S = brûlure
bénigne.
Ø
De 51 à 100 U B S = brûlure
moyenne.
Ø
De 101 à 150 U B S =
brûlure grave.
Ø
Supérieur à 150 U B S =
brûlure très grave et mortelle à 100%.
VI°) C A
T devant une brûlure étendue
1)
sur
le lieu de l’accident :
Le brûlé non déshabillé sera
enveloppé dans un linge propre et évacué en urgence.
2) A l’hôpital :
a) L’examen :
Il recherche les éléments de
gravité : état de choc, état de la respiration (cyanose, polypnée ), Les
vomissements, les convulsions, les brûlures de la face et les lésions
associées
(intoxication au CO).
b) L’interrogatoire :
Il précise : l’heure, la nature
de la brûlure, l’âge, la tension artérielle habituelle, les antécédents et les
soins reçus depuis l’accident.
c)
A
ce stade il faut :
Ø
Une grosse voie d’abords et
mettre en marche la réanimation.
Ø
Pratiquer certains examens
biologiques : groupage, F N S et ionogramme sanguin et urinaire.
Ø
Mise en place d’une sonde
vésicale.
Ø S A T.
Ø On pourra faire le bilan de la brûlure.
d) Le TTT local :
Deux
grandes méthodes ; soit :
Ø Le pansement occlusif(gras ou sec) réservé surtout aux membres.
Ø L’exposition à l’air : utilisée pour la face, le tronc et
les organes génitaux.
e)
Réanimation
du brûlé :
La
réanimation diffère selon les auteurs :
1) Méthode d’EVANS et BROOKS :
En plus de
la ration de base qui est de 2000 ml :
EVANS préconise :
2 ml /Kg/ % de la surface brûlée dont :
§ 1 ml /Kg /% de la surface brûlée de colloïdes.
§ 1 ml / Kg / % de la surface brûlée de cristalloïdes.
BROOKS préconise : 2 ml /Kg / % de la surface
brûlée dont :
§ 1,5 ml / Kg / % de la surface brûlée de cristalloïdes.
§ 0,5 ml /K / % de la surface brûlée de colloïdes.
v En général EVANS et BROOKS avancent :
§
Combien ?
·
1ère 24 heures (le 1er jour ) : 2
ml x surface brûlée x poids + 2000 ml
·
2ème jour :
la moitié de la dose.
§
Quoi ?
·
50 % de macromolécules.
·
50 % de cristalloïdes. ( S
G, S S avec électrolytes ).
§
Comment ?
·
La moitié de la dose totale
les 8 1ère heures.
·
Pour le reste la moitié
c’est à dire :
Ø 25 % les 8heures suivantes.
Ø 25 % les 8 dernières heures.
2) Méthode de PHILIPPE :
Il préconise : le % de la surface
brûlée x 100 ml
§ Un litre de sérum glucosé à 5 %.
§ Le reste du sérum salé + colloïdes + électrolytes (sodium).
3) Méthode de PHILIPS :
Il préconise : 100 ml de cristalloïdes /
% de la surface brûlée à passer en 8 heures avec :
§
Surveillance de la
T A , P V C, diurèse horaire, ionogramme sanguin toutes les 6
heures, gaz du sang toutes les 2heures et la masse sanguine.
§
Alimentation entérale = 600
calories.
§
Lutte contre l’agitation
par les neuroleptiques.
4) Méthode de BAXTER :
Il
préconise : 4 ml / % de la surface brûlée/ jour à base du ringer lactate
avec 4 à 5 gr de Na cl.
Pas de colloïdes.
Ces différentes méthodes de réanimation ont tendance à restaurer la
masse circulante et la lutte contre le choc, avec utilisation du sérum
bicarbonaté chez l’enfant car il a tendance à l’acidose.
f)La surveillance :
Elle est clinique et biologique :
1) La surveillance clinique est basée sur : La surveillance du pouls, de la T A , La température, la
diurèse horaire, la fonction respiratoire et la P V C.
2) La surveillance biologique qui comprend : N F S,
hématocrite ou le taux d’hémoglobine et l’ionogramme sanguin et urinaire.
g)L’évolution :
1) Evolution de la première semaine :
§ Soit une évolution favorable : Le brûlé reste calme, la
diurèse et les éléments biologiques se maintiennent ; Vers le 3ème
jour apparaît une polyurie avec disparition des œdèmes. L’alimentation orale va
être entreprise progressivement.
§ Soit une évolution défavorable :
Ø
Retard de la réanimation.
Ø
Accidents de surcharge au 3ème
jour.
Ø
L’insuffisance rénale.
Ø
D’autres complications
peuvent survenir :
·
L’hémorragie digestive. (
ulcère de CURLING)
·
Les accidents emboliques.
·
L’insuffisance hépatique.
2)Au 7ème
jour deux risques apparaissent :
§
L’infection :
Ø Soit l’infection générale : Septicémie.
Ø Soit l’infection locale empêchant la cicatrisation, aggravant la
dénutrition.
§
La
dénutrition :
Ø Elle aggrave l’infection.
Ø Elle nécessite une alimentation hypercalorique avec souvent
gavage par nutripompe.
Par la suite on pourra pratiquer une
greffe.
La kinésithérapie et la
rééducation constituent les éléments importants du traitement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire