lundi 29 décembre 2014

Les brulures

          I°) Définition :
     Les brûlures sont des lésions tissulaires provoquées par la chaleur, l’électricité, les radiations et les substances chimiques.
         II°) Les causes :
     A)Brûlures par agent thermique :
          a)Brûlures par flamme :
Ø  Accident professionnel.
Ø  Accident domestique.
Ø  Accident de la voie publique.
           b)Brûlures par liquide :
Ø  L’eau, le thé, l’huile……etc.
Ø  Elles sont dues aux accidents domestiques et très fréquentes chez les enfants.
            c)Brûlures par contact :
Ø  Avec un métal en fusion ou contact avec un corps chaud. ( Fer à repasser, cuisinière….)
Ø  Ce type d’accident se rencontre chez les épileptiques.
d)Brûlures par gaz incandescent (qui est en feu ) :
      L’inhalation de gaz incandescent entraîne des brûlures de la bouche et des voies respiratoires, responsable d’une détresse respiratoire aiguë et d’un état de choc.
           B)Brûlures électriques
                Par contact avec un courant électrique :
Ø  L’intensité tue.
Ø  La tension brûle. ( voltage)
           C)Brûlures chimiques :
     Par les acides et les basiques pouvant entraîner des brûlures de la bouche, de l’œsophage et de l’estomac.
D) Brûlures par radiations :
      Les rayons ultraviolets, les substances radioactives et les rayons X.
         III°) Physiopathologie :
               Deux théories s’affrontent :
             1)La théorie capillaire :
                La perméabilité vasculaire avec passage du liquide du milieu vasculaire vers le milieu extracellulaire. Cette théorie avec passage du liquide du milieu plasmatique vers le liquide extracellulaire  se rencontre dans les 2ème 48 heures chez le brûlé.




                             Translation liquidienne


             PLASMA                                            LIQUIDE EXTRACELLULAIRE


             2) Théorie tissulaire ou cellulaire :
                  Caractérisée par le passage et translation liquidienne du liquide extracellulaire vers les cellules. Dans un premier temps, il y’a passage du liquide isotonique interstitiel pur, puis dans un deuxième temps il y’a passage du liquide isotonique plus du sodium dans les cellules.

Liquide extracellulaire                                      les cellules


   IV°)Classification des brûlures :
      1)Selon la profondeur :
   Elle conditionne surtout le pronostic fonctionnel ; on distingue :
Ø Les brûlures du premier degré : simple rougeur de la peau.
Ø Les brûlures du deuxième degré : Présence de phlyctènes.
Ø Les brûlures du troisième degré : escarre insensible non douloureuse.
2) Selon l’étendue :
          Selon la règle des 9 de WALLACE à savoir :
Ø 9% pour la tête et le cou.
Ø 9% pour chaque membre supérieur.
Ø 18% pour chaque membre inférieur.
Ø 18% pour chaque face du tronc.
Ø 1% pour les organes génitaux externes.
          Selon l’U B S : (Unité burn of surface). On prend en considération à la fois la profondeur et l’étendue.
 Exemple : un brûlé à 50% dont  30% du 1er degré et 20% du 2ème degré :
L’U B S = (50 + (20 x 3) =  50 + 60 = 110 U B S.
Ø De O à 50 U B S = brûlure bénigne.
Ø De 51 à 100 U B S = brûlure moyenne.
Ø De 101 à 150 U B S = brûlure grave.
Ø Supérieur à 150 U B S = brûlure très grave et mortelle à 100%.
VI°) C A T devant une brûlure étendue
1)    sur le lieu de l’accident :
Le brûlé non déshabillé sera enveloppé dans un linge propre et évacué en urgence.



2)  A l’hôpital :
a)  L’examen :
         Il recherche les éléments de gravité : état de choc, état de la respiration (cyanose, polypnée ), Les vomissements, les convulsions, les brûlures de la face et les lésions associées               (intoxication  au CO).
b)  L’interrogatoire :
          Il précise : l’heure, la nature de la brûlure, l’âge, la tension artérielle habituelle, les antécédents et les soins reçus depuis l’accident.
c)   A ce stade il faut :
Ø Une grosse voie d’abords et mettre en marche la réanimation.
Ø Pratiquer certains examens biologiques : groupage, F N S et ionogramme sanguin et urinaire.
Ø Mise en place d’une sonde vésicale.
Ø S A T.
Ø On pourra faire le bilan de la brûlure.
d)  Le TTT local :
Deux grandes méthodes ; soit :
Ø Le pansement occlusif(gras ou sec) réservé surtout aux membres.
Ø L’exposition à l’air : utilisée pour la face, le tronc et les organes génitaux.
e)   Réanimation du brûlé :
La réanimation diffère selon les auteurs :
1)  Méthode d’EVANS et BROOKS :
En plus de la ration de base qui est de 2000 ml :
    EVANS préconise : 2 ml /Kg/ % de la surface brûlée dont :
§  1 ml /Kg /% de la surface brûlée de colloïdes.
§  1 ml / Kg / % de la surface brûlée de cristalloïdes.
BROOKS préconise : 2 ml /Kg / % de la surface brûlée dont :
§  1,5 ml / Kg / % de la surface brûlée de cristalloïdes.
§  0,5 ml /K / % de la surface brûlée de colloïdes.
v En général  EVANS et BROOKS avancent :
§  Combien ?
·     1ère  24 heures (le 1er jour ) : 2 ml x surface brûlée x poids + 2000 ml
·     2ème jour : la moitié de la dose.
§  Quoi ?
·     50 % de macromolécules.
·     50 % de cristalloïdes. ( S G, S S avec électrolytes ).
§  Comment ?
·     La moitié de la dose totale les 8 1ère heures.
·     Pour le reste la moitié c’est à dire :
Ø 25 % les 8heures suivantes.
Ø 25 % les 8 dernières heures.
2)  Méthode de PHILIPPE :
  Il préconise : le % de la surface brûlée  x 100 ml
§  Un litre de sérum glucosé à 5 %.
§  Le reste  du sérum  salé + colloïdes + électrolytes (sodium).
3)  Méthode de PHILIPS :
  Il préconise : 100 ml de cristalloïdes / % de la surface brûlée à passer en 8 heures avec :
§  Surveillance de  la T A, P V C, diurèse horaire, ionogramme sanguin toutes les 6 heures, gaz du sang toutes les 2heures et la masse sanguine.
§  Alimentation entérale = 600 calories.
§  Lutte contre l’agitation par les neuroleptiques.
4)  Méthode de BAXTER :
Il préconise : 4 ml / % de la surface brûlée/ jour à base du ringer lactate avec 4 à 5 gr de Na cl.
 Pas de colloïdes.
         Ces différentes méthodes de réanimation ont tendance à restaurer la masse circulante et la lutte contre le choc, avec utilisation du sérum bicarbonaté chez l’enfant car il a tendance à l’acidose.
f)La surveillance :
     Elle est clinique et biologique :
1)  La surveillance clinique est basée sur :  La surveillance du pouls, de la T A, La température, la diurèse horaire, la fonction respiratoire et la P V C.
2)  La surveillance biologique qui comprend : N F S, hématocrite ou le taux d’hémoglobine et l’ionogramme sanguin et urinaire.
           g)L’évolution :
1)  Evolution de la première semaine :
§  Soit une évolution favorable : Le brûlé reste calme, la diurèse et les éléments biologiques se maintiennent ; Vers le 3ème jour apparaît une polyurie avec disparition des œdèmes. L’alimentation orale va être entreprise progressivement.
§  Soit une évolution défavorable :
Ø Retard de la réanimation.
Ø Accidents de surcharge au 3ème jour.
Ø L’insuffisance rénale.
Ø D’autres complications peuvent survenir :
·     L’hémorragie digestive. ( ulcère de CURLING)
·     Les accidents emboliques.
·     L’insuffisance hépatique.
             2)Au 7ème jour deux risques apparaissent :
§  L’infection :
Ø Soit l’infection générale : Septicémie.
Ø Soit l’infection locale empêchant la cicatrisation, aggravant la dénutrition.


§  La dénutrition :
Ø Elle aggrave l’infection.
Ø Elle nécessite une alimentation hypercalorique avec souvent gavage par nutripompe.

         Par la suite on pourra pratiquer une greffe.
            La kinésithérapie et la rééducation constituent les éléments importants du                           traitement.

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